Quebec À : Hon. Christian Dubé Ministre de la Santé et des Services sociaux Édifice Catherine-de-Longpré Québec, QC Par courriel : ministre@msss.gouv.qc.ca CC : ministre.responsable@msss.gouv.qc.ca Francois.Legault.ASSO@assnat.qc.ca spencer@therapsil.ca Cher Ministre Dubé, J'espère que cette lettre vous trouve en bonne santé. J'aimerais exprimer mon appréciation pour votre engagement continu envers la santé et le bien-être des résidents du Québec. Votre dévouement à relever les défis critiques en matière de santé mentale et de toxicomanie dans notre province est louable. Je vous écris avec une proposition qui pourrait offrir un soulagement significatif aux résidents du Québec aux prises avec des problèmes de santé mentale et des alternatives limitées de traitement. Je vous exhorte à envisager d'allouer des fonds provinciaux pour faciliter un accès élargi à un traitement contrôlé et sécurisé à base de psilocybine, ainsi que des essais de recherche pour explorer ses avantages potentiels. Récemment, tant à l'échelle mondiale qu'au Canada, des progrès notables ont été réalisés pour reconnaître le potentiel thérapeutique de la thérapie assistée par la psilocybine. Par exemple, la décision de l'Australie de retirer la psilocybine de la liste des substances contrôlées, permettant sa prescription pour la dépression résistante au traitement, représente un développement significatif dans l'acceptation de son utilité thérapeutique. Capitalisant sur ces avancées, je propose que le Québec joue un rôle de premier plan dans l'adoption de la thérapie assistée par la psilocybine, sûre et contrôlée. La décision pionnière du Canada en 2020 d'accorder des exemptions légales pour le traitement à la psilocybine a marqué une étape décisive vers la reconnaissance de ses avantages potentiels. Par la suite, des centaines de personnes ont obtenu des exemptions et un afflux de professionnels de la santé ont manifesté de l'intérêt pour une formation spécialisée dans ce domaine émergent. De manière encourageante, des progrès notables ont également été réalisés à l'intérieur de nos frontières. L'année dernière, l'Alberta est devenue la première juridiction canadienne à réglementer l'application thérapeutique des substances psychédéliques, marquant une avancée considérable. De plus, la création d'une chaire de recherche à l'Université de Calgary pour étudier l'utilisation des psychédéliques pour améliorer la santé mentale, en mettant l'accent sur le traitement du SSPT, souligne notre engagement à faire progresser ces domaines. Le progrès ne s'arrête pas là. Il y a moins d'un an, le journal The Guardian a fait état du plus grand essai clinique à ce jour sur la psilocybine et la dépression, où près d'un tiers des patients dans 22 sites au Royaume-Uni, en Europe et en Amérique du Nord ont connu une rémission rapide après une dose de 25 mg et des séances de thérapie. L'ancien président du groupe de travail sur le vaccin COVID au Royaume-Uni a décrit l'utilisation des psychédéliques pour traiter la dépression comme un domaine d'excitation réelle. De plus, l'Université de New York a publié une recherche l'année dernière documentant des réductions significatives de la dépendance à l'alcool lorsque les sujets ont combiné la psilocybine et la psychothérapie. Ces résultats positifs, et bien d'autres, s'appuient sur un essai phare de l'École de médecine de l'Université Johns Hopkins en 2016, qui a constaté que les améliorations de la qualité de vie et la diminution de l'anxiété liée à la mort ont persisté six mois après une thérapie assistée par la psilocybine pour 41 des 51 participants. Devant ces tendances encourageantes, la question se pose : pourquoi le Québec ne se trouve-t-il pas à l'avant-garde de ce mouvement transformateur ? Janis Hughes, une patiente atteinte d'un cancer de stade 4 qui a été contrainte de se tourner vers des solutions alternatives en raison des obstacles liés à l'accès imposés par le PAS, l'a exprimé ainsi : « Si je n'avais pas eu recours à des solutions alternatives, j'aurais probablement exercé mon droit à l'AMM à l'heure actuelle. ». TheraPsil a porté le cas de Janis et d'autres à l'attention du Comité sur l'aide médicale à mourir (AMM), qui a recommandé à Santé Canada de revoir le Programme d'accès spécial (PAS) et les politiques associées afin de déterminer des moyens d'améliorer l'accès à la psilocybine. Un défi clé est le coût associé à l'accès à la psilocybine par le biais du PAS, qui peut atteindre jusqu'à 7 000 $. Parallèlement, les personnes couvertes par le régime d'assurance maladie du Québec reçoivent une couverture complète pour les médicaments liés à l'AMM. Cette incohérence envoie un message déroutant aux résidents du Québec qui envisagent des alternatives comme la psilocybine en tant que thérapie adjointe ou alternative. Compte tenu de l'ampleur de la crise des surdoses et de la crise continue de la santé mentale et de la toxicomanie, pourquoi cette option de traitement sûre et à base de plantes n'a-t-elle pas reçu l'attention qu'elle mérite ? Faisons-nous véritablement tout en notre pouvoir pour aborder ces problèmes pressants ? Alors que diverses provinces, telles que la Colombie-Britannique, plaident en faveur de la décriminalisation des drogues dures en vertu de l'article 56, il vaut la peine de considérer l'utilisation sûre de la psilocybine comme une mesure préliminaire. Contrairement à des substances comme l'héroïne et la cocaïne, la psilocybine est considérée comme physiologiquement sûre par les National Institutes of Health des États-Unis, sans le risque de dépendance ou d'addiction. Les divulgations récentes de Santé Canada confirment également que le traitement supervisé à la psilocybine ne représente pas une menace pour la sécurité publique. La montée des dispensaires de champignons magiques au Québec souligne la nécessité d'une réflexion judicieuse de la part du gouvernement provincial. Alors que les fournisseurs illicites continuent d'opérer en toute impunité, l'engagement de la province envers les traitements à base de psilocybine légaux et potentiellement transformateurs reste incertain. Je vous implore d'aborder cette question avec le sérieux qu'elle mérite, en explorant des options réglementées qui privilégient le bien-être et la sécurité de nos citoyens. En allouant des fonds pour soutenir un accès sûr au PAS à la psilocybine sous la direction de professionnels de la santé, nous pourrions peut-être réduire la dépendance à ces fournisseurs illicites. En accord avec l'engagement indéfectible de votre gouvernement à relever les défis de santé publique concurrents, je vous exhorte à prendre des mesures tangibles qui amélioreront la vie de nombreux résidents du Québec, offriront une alternative plus sûre aux substances contrôlées nocives et réaffirmeront le leadership du Canada dans ce secteur émergent du bien-être. C'est une opportunité qui appelle un leadership, et je crois que votre dévouement envers ces questions est inébranlable. C'est pourquoi je propose que votre ministère s'engage dans une collaboration active avec TheraPsil, d'autres organisations à but non lucratif, des patients, des prestataires de soins, des producteurs de psilocybine agréés au Québec et des chercheurs pour investir dans une stratégie globale de traitement et de recherche sur la psilocybine pour le Québec. Cette stratégie devrait englober les éléments suivants : Faciliter le traitement assisté par la psilocybine pour un minimum de 400 résidents admissibles du Québec au cours de la prochaine année. Permettre la participation d'au moins 200 résidents admissibles du Québec à des essais de recherche appliquée au cours des 12 à 18 prochains mois. L'investissement combiné estimé requis pour ces deux facettes de la stratégie de psilocybine du Québec est d'environ 6 millions de dollars au cours des 12 à 18 prochains mois, soit l'équivalent de 10 000 $ par patient. Cette projection ne tient pas compte des économies potentielles réalisées en remplaçant les interventions pharmaceutiques coûteuses par un traitement sûr à base de plantes qui nécessite souvent une seule session pour réussir dans de nombreux cas. Pour les résidents du Québec qui recherchent la psilocybine comme alternative ou complément à l'AMM, le coût de ce programme est minime par rapport à la valeur de l'allègement de la souffrance. De plus, ces investissements compatissants ne représentent qu'une fraction des 4,7 milliards de dollars de financement fédéral alloués au Québec pour des initiatives en matière de santé mentale et de toxicomanie au cours des 5 prochaines années, dont des centaines de millions sont réservés pour aider les "plus vulnérables" de la société, y compris les personnes atteintes de maladies mentales. Ce financement a été annoncé conjointement par les gouvernements fédéral et provincial plus tôt cette année. Au cours des prochains jours, nous prévoyons de soumettre des propositions détaillées qui offriront un éclairage supplémentaire sur ces demandes et les dialogues ultérieurs. Ces propositions seront étayées par deux années de modélisation de projets, élaborées en collaboration avec des chercheurs, des médecins, des prestataires de soins et des défenseurs. Dans le cadre de cette soumission, je vous demande respectueusement l'occasion de vous rencontrer, ainsi que vos collaborateurs, pendant l'été pour approfondir ces questions. Je vous remercie par avance pour votre considération et votre engagement en faveur du changement positif. Nous espérons que vous trouverez dans votre cœur la volonté de sérieusement envisager ces options et de saisir cette occasion de leadership. Cordialement, Your Name here